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“Je me vois en eux,’’ a dit M. Rabeh lors d’un entretien.
Il a grandi dans une autre banlieue, près de Trappes. Son père, un immigré marocain, a travaillé 38 ans sur les chaînes de montage de Peugeot.
Les tracts syndicalistes que ce dernier rapportait à la maison ont éveillé sa conscience politique. Il est devenu un fervent républicain, croyant en la promesse universaliste. Et parce qu’il est aussi un musulman pratiquant, M. Rabeh est, pour ses partisans, le type de dirigeant qu’il faut pour aider à construire un islam de France.
D’abord adjoint au maire chargé de la jeunesse, M. Rabeh a remporté la mairie l’année dernière lors d’un vote extrêmement serré. Il œuvre pour élargir l’accès aux activités périscolaires et est reconnu pour sa collaboration étroite avec les autorités nationales pour contrer la radicalisation qui a poussé 70 jeunes de Trappes, entre 2014 et 2016, à rejoindre l’État islamique.
La quasi-totalité d’entre eux ont été tués, et de nombreux parents endeuillés se demandent toujours pourquoi leurs fils et leurs filles sont partis.
Ces parents sont d’une génération d’immigrés réticents à affirmer leur présence en France et à pratiquer leur religion, explique Naila Gautier, dont les parents sont venus de Tunisie et qui vit à Trappes depuis 1976. Leurs enfants ont entrepris leur propre recherche d’identité au sein d’une société dont ils se sentent rejetés, et certains sont partis rejoindre l’Etat islamique, continue-t-elle.
“Ça a laissé place à une colère des enfants qui ne connaissaient pas l’histoire de leurs parents et leurs origines et leur religion,’’ analyse Mme. Gautier, qui est fondatrice d’une association qui conseille les familles des enfants partis en Syrie, les Mamans du Coeur.
Selon les autorités, les réseaux qui recrutaient autrefois les djihadistes ont été affaiblis ou ont disparu. Les signes les plus visibles du fondamentalisme à Trappes se sont également estompés, comme le port du voile intégral en public, interdit en France.
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