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Je lui ai demandé comment elle voyait le rôle du dessin de presse. “C’est notre rôle de bousculer, de déranger aussi, de troubler, de faire réfléchir,” explique-t-elle. “Insulter, non. On n’insulte pas.” Elle marque une pause. “Je n’ai pas envie d’être dans une espèce de bien-pensance ambiante.”
L’humour peut faire peur, admet-elle. Il peut blesser. Mais c’est toujours une confrontation avec le réel.
Pour Mme Rey, qui vit sous la protection de gardes du corps, le but des caricatures de Mahomet était clair : viser les fondamentalistes et l’intolérance religieuse, et montrer que dans une société pluraliste “critiquer les religions, ça va de pair avec le respect des croyances. C’est indissociable.”
Elle continue : “Si un musulman vient me voir, je lui dis ‘Si je fais ce dessin, c’est parce que je te respecte, parce que j’ai le droit de critiquer une religion et qu’en France, c’est permis.” Elle ajoute: “Si vraiment tu es gêné, eh bien tu n’es pas obligé de lire Charlie Hebdo. Tu n’es pas obligé de regarder ces dessins. Et ça ne t’empêchera pas de croire. Et moi, ça ne m’empêchera pas de ne pas croire. Et chacun aura sa liberté de conscience’.”
La décapitation, en octobre dernier, de Samuel Paty, un professeur d’histoire en banlieue parisienne qui avait montré des images du prophète Mahomet lors d’un cours sur la liberté d’expression, a profondément affecté Mme Rey — preuve que la bataille pour laquelle ses amis ont perdu la vie continue en France.
“Paty était un peu un membre de Charlie, presque un confrère,” dit-elle. “Il a voulu expliquer ce qu’était la liberté d’expression.” Expliquer la liberté d’opinion et de pensée, aussi. Expliquer la liberté elle-même.
Un collège a refusé de porter le nom de Samuel Paty, souligne-t-elle, de peur d’être attaqué. “Moi aussi, parfois, j’ai peur, mais je transcende cette peur.”
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